HISTORIQUE
La Princesse d'Annam
La princesse Nhu May d'Annam, fut une personnalité importante pour le château. Fille de l'empereur Hàm Nghi d'Annam, qui régna de 1884 à 1885 sur la province d'Annam au Vietnam actuel. Elle entra en cours préparatoire au Lycée Henri IV, à Paris, pour intégrer par la suite, l'Institut National Agronomique, où elle fut la seule femme de sa promotion dont elle sortit major en 1927.
Elle devint propriétaire du château en 1930 pour en faire une exploitation agricole. Elle y éleva des vaches limousines et cultiva le blé, en conduisant elle-même son tracteur. Reconnue pour ses engagements et l'expérimentation de nouveaux types de culture et d'outils de mécanisation en Périgord, elle fut nommée chevalier de la Légion d'honneur et officier du Mérite agricole.
A partir des années 1940, elle fut conseillère municipale du village de Thonac. D'une grande charité et humanité, elle représenta pendant la guerre un important soutien pour les habitants de la région. On raconte qu'une cache d'arme, pour la résistance était dissimulée dans le parc.
Sans héritier, la Princesse Nhu May légua le château à son neveu lors de sa retraite. Elle s'installa dans une petite maison à côté du château, où elle vécut jusqu'à la fin de sa vie en 1999 et elle fut inhumée au cimetière de Thonac, aux côtés de ses parents et de son frère.
Cette maison accueille aujourd'hui une petite exposition sur la vie de la Princesse à Losse, et nos visiteurs sont invités à profiter de son jardin aménagé en Salon de thé / Restaurant, affectueusement nommé : Le Jardin de la Princesse.
Naissance d'un site
Dès le XIe siècle la famille de Losse venant de Flandres, s'est établie et a construit une place forte dans la Vallée de la Vézère. Leur présence est attestée depuis cette date dans le réseau féodal. Plus tard c'est au service des rois de France que les Losse se distinguent.
C'est à Jean II de Losse (1504-1580) que l'on doit l'insertion du Grand Logis et de sa terrasse Renaissance dans la forteresse.
Jean II de Losse
Grand stratège et militaire, fidèle serviteur de la Couronne, après avoir été page de Francois Ier, il servit tous les fils de Catherine de Médicis : François II, Charles IX et Henri III et fut aussi tuteur du futur Henri IV. Cela lui valut l'attribution de fonctions et de charges ainsi que l'octroi de propriétés.
Il fut un familier de la Cour où il vit la réalisation des nouveaux critères architecturaux. Ainsi lorsqu'à la fin de sa carrière il revint en Périgord comme Lieutenant général gouverneur du Limousin et de la Guyenne, il souhaita mettre sa demeure ancestrale au goût du jour selon l'influence italienne, tout en gardant une sobriété et une modestie propres à ses racines provinciales.
Architecture civile et militaire
De plus, fort de son expérience de défense des places fortes contre les troupes de Charles Quint, il eut le souci, en cette période de guerres de religions et de troubles civils, d'adapter les fortifications médiévales.
Pour assurer la défense du château, avec les nouvelles « bouches à feu » ( canons, couleuvrines et mousquets ) un tir croisé savamment étudié fut installé à partir d'orifices dans les tours et la muraille à laquelle fut ajouté une échauguette.
L'histoire dans la pierre
En divers endroit du château, on relève des devises du maître des lieux. En ce siècle de Montaigne empreint de théories humanistes, Jean de Losse a souhaité laisser à la postérité quelques réflexions en écho à vie. Ce militaire était aussi un lettré connu des écrivains de son temps auquel Pierre II de Laval-Montmorency a dédié son oeuvre.
On peut lire sur la façade du châtelet : « L'homme fait ce que peut, la fortune ce que veut »
La « Fortune » signifiait à l'époque le destin, si présent à l'esprit de Jean de Losse à travers les vicissitudes et les succès de sa vie.